vendredi 31 juillet 2015

La boîte à mots doux

Un gadget incontournable pour les blogs de classe de FLE. La boîte à mots doux affiche deux boutons, un bouton rose pour les femmes et un bouton bleu pour les hommes, un peu cliché mais pratique. Une fois que vous cliquez vous profitez d'un service de câlins avec des jolis messages en français. Vous pouvez voir ma boîte à mot doux en cliquant sur le bouton de la page ci-dessus "Cours de FLE". Ce sont deux boutons à droite.



samedi 29 mars 2014

Ma biographie langagière


J'ai eu la chance de naître dans un pays où la faune et la flore sont riches, où la culture est variée et où la population se distingue par ses qualités humaines. La Colombie est un pays dont la langue parlée est aussi riche de part la variété des expressions et du vocabulaire. L'espagnol de Colombie est, à l'échelle du continent, l'un des plus clairs, neutres, et facile à comprendre. "La Colombie est connue comme ayant l’une des plus belles formes de l’espagnol en Amérique du Sud. Il est caractérisé par une intonation presque musicale [...]"(veinte mundos). On dit que l'on ne peut pas séparer langue et culture. La Colombie en est la parfaite illustration. Nous, colombiens, sommes accueillants et chaleureux. Nous prenons bien le temps de saluer. Il est courant de ne pas se limiter à un simple bonjour. Il existe donc plusieurs façons de poser la question "comment allez-vous?" : " ¿ Qué más?", "¿Qué hubo", "¿Cómo le va?", " ¿Cómo le ha ido?", "¿Cómo está?", " ¿Cómo ha estado?", et comme nous avons une culture "obséquieuse", l'expression numéro une étant sans conteste "a la orden", literallement "à votre service". En deuxième position  "qué pena", traduit la gêne et permet d'amorcer une excuse ("qué pena", je vous ai marché sur le pied, "que pena", j'ai une heure de retard, "que pena", excusez-moi de vous embêter). Finalement, les colombiens diront, pour exprimer l'enthousiasme, "chévere" ou "bacano" qui signifient super. 

J'ai aussi eu la chance de connaître l'anglais, langue utilitaire, mouvante et dynamique qui m'a permis de me débrouiller pendant mes études universitaires et qui a été le premier référent linguistique que j'ai eu pour comparer et mieux connaître ma langue, ma culture et la culture des autres. Ce que j'aime le plus dans la langue anglaise c'est la possibilité de dire les choses de manière plus simple, concrète et objective : on dit "give something back" (rendre quelque chose que l'on a emprunté) et "give something out" (donner quelque chose à plusieurs personnes). J'aime aussi beaucoup comparer les représentations différentes que les cultures et langues ont de la réalité surtout à travers les expressions idiomatiques. Quand on parle de quelqu'un et qu'il arrive tout à coup; en français on parle du loup "en parlant du loup", en anglais en parle du diable "talk of the devil" et en espagnol on parle du roi de Rome "hablando del rey de Roma". A l'inverse, les trois langues que je parle partagent de nombreuses expressions similaires ou voisines. Par exemple, quand un mot nous échappe, on dit que "c'est sur le bout de 

la langue" en français, "la tengo en la punta de la lengua" en espagnol et "I have the word on the tip of my tongue" en anglais. Je compare les expressions idiomatiques parce que je trouve ça amusant, comme quand on est egocentrique on dit en français "se prendre pour le nombril du monde", en anglais "to think the world revolves around oneself" et en espagnol on dirait aussi "creer que el mundo gira alrededor de uno", mais je trouve encore plus distrayant ce que l'on dit en Colombie "creerse la última coca-cola del desierto" (se prendre pour la dernière bouteille de coca dans le désert). Quand quelque chose coûte trop chère on dit que "ça coûte les yeux de la tête", en espagnol ça coûte un œil  du visage "cuesta un ojo de la cara", ce que je trouve logique parce que la vie dans les pays hispanophones et même en Espagne coûte moins cher qu'enFrance où encore qu'en Angleterre (aux Etats-Unis également) où l'on dira qu'une chose coûte un bras et une jambe "it costs an arm and a leg". Or, s'il s'agit de chercher des similitudes pourquoi ne pas s'intéresser aussi à l'Italie et sa langue ? Lorsqu'une chose coûte cher, là bas aussi on la paye avec un œil de la tête "costare un occhio della testa". J'ai tellement passé de temps à étudier l'anglais et le français que j'ai décidé de "jouer la carte de la facilité" en apprenant des langues romanes comme l'italien et plus tard le portugais. Il n'y a pas plus facile pour un  hispanophone que d'apprendre à dire, par exemple, qu'il pleut des cordes en portugais ("está chovendo a cântaros") lorsqu'il sait déjà qu'on dit "está lloviendo a cántaros" en espagnol. 

Pour conclure, mon expérience avec les langues m'a servi pour apprendre à comprendre qu'on n'est pas si différent que ce que l'on pense. Même si les langues nous éloignent, le lien qui existe entre elles, ce raisonnement humain, nous identifie et nous montre que nous partageons tous les mêmes principes, les mêmes goûts, les mêmes peurs et des idées très similaires. Comme dernier exemple, on partage tous l'idée que la connaissance provient de l'expérience et on recommande donc de ne pas donner des conseils à ceux qui sont plus âgés dans ce proverbe qui dit : "Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces". En anglais on dirait : "don't try to teach your grandma to suck eggs" (n'essaye pas d'apprendre à ta grand-mère de gober des œufs). Enfin en espagnol :  "Más sabe el diablo por viejo que por diablo" (le diable en sait plus parce qu'il est vieux que parce qu'il est diable). 

Ma biographie langagière en image



Bibliographie
Veinte mundos. Colombie - Langue et Culture. [Magasine en ligne] . http://www.veintemundos.com/fr/espagnol/colombie/. Lingua Editions. Page consulté en Avril 2014.

lundi 25 novembre 2013

Journée ICAR

Le 8 novembre 2013 à l’Institut français de l’Éducation de Lyon a eu lieu une Journée d'étude, organisée par l’équipe d’ICAR 2 en collaboration avec l’Université d’Ottawa, laquelle a eu comme thématique "Données, analyses et finalités de la recherche en Apprentissage des langues médiatisé par les technologies (ALMT)". Parmi les conférences de cette journée, il y a une qui a attiré particulièrement mon attention. Je vais donc vous présenter un compte rendu de cette conférence:

Susciter des discours sur les dispositifs d'ALMT: quels enjeux pour la formation des enseignants de langues?

Dans un souci de triangulation de données, on cherche à confronter les interactions parmi les tâches et les discours  sur ces tâches ou sur ces échanges de façon générale.

On a commencé par présenter le contexte de l'étude et le cadrage théorique. Il s'agit d'une télécollaboration mis en place dans le cadre d'un cours intitulé TICE & FLE à Paris Descartes. On voulait proposer aux étudiants une mise en pratique du cours, pour cela on s'est  mise en contacte avec une enseignante de FLE et c'est ainsi que la télécollaboration a réunit 25 étudiants de Master 2 de Didactique du FLE et interculturalité à l'Université Paris Descartes et 13 étudiants de l'Université Batiste de "Hon Kong".


Comment ça s’est  passé?

Les étudiants de Paris Descartes ont joué le rôle de tuteur en ligne pour ces étudiants de français. C’est à dire, ils ont assuré la conception et le suivit individualisé des tâches.

Il s'agit d'un dispositif asynchrone qui réunissait deux tuteurs pour apprenant.

Pour ce but, ont a utilisé le réseau social de Paris Descartes. Chaque groupe de tutorat disposait de son propre forum et c'est ainsi qu'ils se sont communiqués.

C'est une approche par tâche qui a été mis en place avec chaque semaine une thématique à développer, et une approche similaire. Ils devaient chercher des informations sur cette thématique en France à travers de sites, des articles en ligne indiquées par le tuteur. Les apprenants devaient également lire un témoignage rédigé par l'un des tuteurs sur cette même thématique et puis, ils devaient à leur tour rédiger un témoignage en actualisant ce sujet.

Dans ce dispositif, s'inscrit une pédagogie projet avec un résultat identifiable, un blog sur la vie étudiante en France et à Hon Kong qui a été alimenté par les témoignages des apprenants et des tuteurs sur les différents thèmes.


L'agir se construit non seulement par l'expérience mais par le discours sur l'expérience et donc c'est une possibilité pour les étudiants de développer un agir tutoral en se fondant non seulement sur une expérience passé mais aussi sur l'information. On voit aussi émerger des nouvelles pratiques, en ce sens on peut considérer que le discours réflexif va refléter et également participer à la construction d'un répertoire didactique des étudiants.


Malentendus entre les participants/OBSTACLES du projet de télécollaboration

  • Langueur des messages. Relation longueur = degré de motivation/sympathie
  • Insatisfaction en lien avec un manque d'échange personnel
  • Temps que chacun est en mesure de consacrer aux échanges

Ces MALENTENDUS ont lien avec les attentes et la motivation des participants. Ils sont très souvent liés à des divergences concernant le rôle des participants et particulièrement le rôle des tuteurs.

L'utilisation des TICE a-t-elle évolué le rôle de l'enseignant et des apprenants? et ici elle s'intéressait à la façon dont le participant/apprenant et tuteur se représentent leurs rôles, sachant qu'il s'agit d'un dispositif spécifique, avec une forme de symétrie lié au statut d'étudiant, lié en âge proche, mais une asymétrie = les uns sont apprenants, les autres sont tuteurs = il y a une asymétrie dans les compétences en langue cible.

Il s'agit d'une expérience inédite pour les participants.


Le tuteur en ligne
Un autre statut : celui d'enseignant. Ici la relation pédagogique est modifiée. Il y a beaucoup des recherches sur cette notion de tutorat qui cherchent à déterminer les fonctions du tuteur: guidage, accompagnement, suivit, identification de besoins, et comment cela se manifestait par du feedback, des commentaires, des conseils, des propositions de remédiassions.

Complexité de la relation interpersonnelle
On peut remarquer une ambiguïté concernant le statut de participants à l'échange qui va se manifester par une oscillation du positionnement du tuteur entre pair et tuteur et le rapport de place est sujet à modification de l'ajustement.
On n'analyse pas les malentendus sous un angle interculturel pour ne pas catégoriser les locuteurs en fonction de la culture supposée pour éviter une essentialisation de participants  que consisterait à attribuer à une appartenance frontale de caractéristiques particulières.

Approche Méthodologique
Analyse d'un discours sur les interactions. Il existent différents dispositifs de dire sur le faire dans le contexte éducatif. On pense aux entretiens d'autoconfrontation, que ce  soit en présence ou bien à distance dans le cadre de collaboration. L'idée dans le cadre de discours sur les interactions, c'est de favoriser chez les participants le développement d'une posture réflexive à retour du sujet sur ses expériences passées et de permettre aux acteurs de prendre conscience de leur propre fonctionnement.

Caractéristiques de ce discours sur les pratiques / Intérêt des discours réflexif pour les chercheurs:
Le discours permet un accès à l'interprétation du dispositif pour les participants. Un accès à d'autres informations sur les motivations et l'intentionnalité des enseignants sur leurs émotions, sur les modèles implicites, sur les croyances et les convictions méthodologiques.
Les tuteurs ont rédiger de façon individuelle des carnets de bord chaque semaine/bilans réflexives à la fin du projet. Pour que les participants fassent des réflexions personnelles sur l'expérience de tutorat avec des consignes de justifier/expliquer leur choix méthodologiques, d'analyser les échanges et de prendre de recul, en explicitant les difficultés et les apports.

Évaluation du cours
L'influence du récepteur du dossier dans la réflexion de garder à l'esprit une analyse de ce texte à partir de carnet de bord et de bilan réflexif et puis une réflexion dans le cadre de cours.
On a conçu également des questionnaires à destination des tuteurs et des apprenants.
L'évaluation permet de rendre obligatoire le discours réflexif par moyen de carnet de bord, alors que les entretiens peuvent reprendre la bonne montée des participants.
Questions de recherche
Perception/interprétation du dispositif par les participants à l'échange.
1ère question:
·         Comment prendre en considération le point de vue des enseignants organisateurs du projet, sans inclure la perception du dispositif ?
Variations entre les échanges en ligne apprenant/tuteur et le discours des apprenants et des tuteurs sur les échanges en ligne.
2ème question:
·         Comment rendre compte de la superposition de  trois triangles didactiques ?
Variation/interprétation qu'on peut observé entre le point de vue de l'apprenant et le point de vue du tuteur.
On s'est concentré sur les malentendus et les divergences d'interprétation.
analyse qualitative - triangulation des données de façon à confronter les échanges en ligne apprenant/tuteur avec des discours sur cette échange à composer d'une part de carnet de bord du tuteur et puis d'autre part des questionnaires à compléter aussi bien par les apprenants que par le tuteur. Il y a d'avantage des données concernant le tuteur mais un petit peu d'accès à la disposition du dispositif par les apprenants.

Conclusion
Comment peut-on comprendre cette divergence dans l'interprétation des apprenants et du tuteur, et les écarts  entre les échanges et la perception des échanges par les participants ? Est-ce que ces divergences sont seulement anecdotiques ou est-ce qu'elles sont révélatrices de quelque chose de plus profond concernant les enjeux des dispositif de télécollaboration ?
Les divergences d'interprétation n'étaient pas liées à des questions d'ordre didactique mais à des questions concernant aux relations interpersonnelles.
Concernant les TICE, les outils permettent de donner du sens à l'apprentissage et à l'enseignement mais pas nécessairement le sens prévu initialement, parfois un sens inattendu peut apparaître.
Quel est l'intérêt des discours réflexifs ?
Ils permettent d'avoir accès à d'autres éléments que les interactions en ligne qui apportent un accès à la perception des participants et des tuteurs pour ainsi prendre en compte cette pluralité des interprétations dans la mise en place du dispositif dans le cadre de la formation initiale et continue.